Coeur scellé

ingrid_writings Par Le 09/08/2015

Original

Aujourd’hui je vais parler d’un tabou, plus prohibé que le sexe, la drogue, le tabac dont on viendra tous à bout, les pêchés inavoués, les vices cachés, les fourberies et les inepties, bref pour dire comme Kyan Khojandi sans prétendre au succès de Canal+, je parlerai du c é l i b a t.

Le célibat, c’est cool. Mais attention je ne vais pas donner 10, 50 ou 100 bonnes raisons d’être célibataire ni cracher sur le couple. Je ne vais pas dire que les hommes sont des connards (car d’abord je n’ai jamais aimé les pléonasmes) et encore moins que les célibataires sont des personnes aux moeurs légères (ça, ça les regarde).

En clair, je ne prendrai pas officiellement parti, mais officieusement bien sûr j’essaierai de vous endoctriner pour que vous partagiez ma vision des choses.

J’aimerais proclamer haut et fort que non, le célibat n’est pas une tare.

Les femmes ne sont pas toutes des Bridget Jones, ankylosées, déprimées, fulminant sur leur rupture (même si celles-ci représentent 70%).

Il y a aussi des femmes émancipées pour lesquelles les hormones se portent très bien, qui ne sont pas forcément égocentriques ou carriéristes et qui aiment vivre avec elles-mêmes, vivre leur vie tout simplement sans se poser la question de savoir si c’est mieux à deux ou à zéro. Ces femmes qui n’ont pas besoin de former une paire pour penser, exister et s’affirmer, tout en entretenant de bonnes relations avec la gente masculine.

Après l’énième ritournelle : « Et toi, toujours rien ? », « Alors, c’est le désert ? » « Bon faut vraiment que je te présente quelqu’un », « Mais comment tu fais ? », j’aimerais préciser à la manière du réalisateur Philippe Lioret un peu mytho car tout ne va pas bien dans son film et certainement pas Mélanie Laurent un peu trop anorexique (désolée pour le spoil), que je vais bien ne vous en faites pas. Je vais bien de ne pas dîner aux chandelles, de ne pas recevoir de fleurs, de roses, de pétunias et puis de pissenlits pourquoi pas. J’ai des amis, une vie sociale. Je n’ai pas de déclaration énamourée de l’être aimé mais des déclarations grotesques de prétendants à qui céder serait privilégier la quantité plutôt que la qualité.

On peut être célib, solo, seul-tout, uno et voir la vie en rose, savourer l’instant présent, être romantique, poétique, se laisser aller, se pomponner, se préparer, s’entretenir ou se laisser couler, peu importe le statut marital.

Il est possible d'être jovial, créatif, de partager, sans être terré dans une solitude, une amertume, en étant 1. Ni 1+1, ni 1-1, aucune love équation by le 6 12 12 ou la calculette de l’amour, pas le 1 du podium ni le n°1 de la drague mais une personne au singulier, épanouie, qui aime la vie.

Le célibat n’est pas un fardeau, un boulet, un défaut, un syndrome ou un handicap.

A deux c’est mieux ? Peut-être, peut-être pas ? L’essentiel n’est-il pas de pouvoir être soi qu’importe si quelqu’un nous accompagne ou pas ?

Bien sûr, tout ceci pose la question du mariage, du partage, de la descendance. Du cercle vicieux de la société, de nos vies tracées et puis de la condamnation scrupuleusement prémédités. Ces questions importantes traversent l’esprit des femmes les plus affranchies mais ne ternissent pas la paix intérieure que provoque un célibat entretenu, même s'il est temporaire. Car pour aimer l’autre, ne faut-il pas s’aimer soi-même ? Pouvoir se supporter, cohabiter, être conscient de ses attentes pour éviter dépendance démesurée, jalousie, fusion étouffante et autres revers sentimentaux.

Si le couple est une norme et que le célibat illustre la marginalité, excusez toutes ces personnes qui vivent en dehors de la société sans être pour autant de méprisables déchets.

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