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Drague du tur-fu

ingrid_writings Par Le 10/06/2015

Harce lement de rue 1024x575

Aujourd’hui j’ai croisé dans la rue, un jeune homme propre sur lui qui m’a proposé un ciné. Devant tant de galanterie je n’ai pu qu’accepter et nous avons fini devant un film de Woody Allen, dont je ne saurais me remémorer le titre. 

Pour continuer dans cette agréable lancée, nous sommes allés boire un thé. Il m’a parlé de sa vie, de ses envies et de son activité. Très à l’écoute, empathique et curieux sans être indiscret, il m’a questionnée sur mes passe-temps, mon métier et mes futurs projets. Prévenant et délicat, il m’a fourni de nombreux conseils, a amplifié peu à peu mon assurance, ma confiance en moi et même en lui. Nous n’avons pas fini la journée dans son lit mais dans un parc jusqu’à la tombée de la nuit.

J’avais confiance en cet inconnu et j’aurais pu le suivre n’importe où. C’est pourquoi, je l’ai revu le lendemain avec le même entrain, me disant qu’après tout c’était le destin. Il était attentionné, drôle et cultivé. Jamais une vanne déplacée, toujours un mot gentil sans être trop effacé. Il m’a offert un joli présent, une chose que je ne pourrais décrire sans l’amoindrir. Une preuve d’amitié, décernée sans arrière-pensée. Il était aimable et beaucoup moins ennuyeux qu’un vil preux chevalier. En sa compagnie, j’avais envie de refaire le monde et de me perdre dans des questions existentielles. Le temps passait chaque fois trop vite et le bleu azur s’évaporait à mesure que s’assombrissait le ciel. Il ne m’a pas demandé mon numéro, si j’avais un compte Tinder ou s’il y avait quelqu’un dans mon cœur. Encore moins si j’étais célibataire, mariée ou prête à tromper. Jamais il ne m’a dit que j’étais agressive, laide ou sans intérêt. Dans ses yeux je me sentais femme abordée avec considération et grand respect.

Flash-back.

Hier dans la rue, j’ai rencontré un homme grossier et d’une intelligence qu’on ne pouvait déceler. Il était incohérent, impatient, imbu de sa personne et avait faim de chair fraîche comme un félin en chasse. Me reluquant de haut en bas, il a tout de suite voulu remédier à mon célibat. Comprenant que j’étais réticente et importunée par tant d’agressivité, il m’a dénigrée puis insultée avant de me suivre sans cesser de marmonner. Heurté par la brutalité de cet inconnu, mon esprit s'est mis à divaguerla courtoisie était-elle à jamais perdue, ne restait-il que répugnante consommation et harcèlement de rue ?

Je l’ai semé puis suis rentrée, me demandant si le gentleman était bien un mythe ou une réalité.