Veuve noire

ingrid_writings Par Le 14/06/2015

Gateaux mariage

Moi aussi je voudrais me marier un jour.

Tout partager avec mon mari, l’espoir, la dépression et puis l’ennui ; La perte de la jeunesse, la sénilité qui accompagne la vieillesse. Je voudrais offrir le temps que je n’aie pas et les conversations futiles pour meubler ou substituer le décor Ikea d’une vie plan-plan plus mortelle que la mort au rat. Partager mes relations, mes intentions, offrir ma liberté, mon intimité, briser les secrets, dévoiler les mystères, jouer les madame Bovary version Mary à tout prix.

Je voudrais être romantique, planter des bouquets de fleurs fanées par l’espoir déchu de l’exclusivité. Je laisserais les stratégies d’Athéna pour les célibattantes féministes, mordantes, déprimantes, déprimées, jalouses et pourtant plus lucides qu’Heidi version bobonne gaga.

J’aimerais offrir mon cœur, comme un sacrifice sur l’autel de la torture, je laisserais mon époux jouer avec et consulterais son agenda pour savoir s’il le briserait en semaine 10 ou 23.

Je jouerais les princesses Disney avec une grotesque robe de mariée, ferais une réception avec 380 perfides invités. J’apprendrais à cuisiner du gigot, à faire les tâches ménagères et me perdrais en jolis mots seulement si bien évidemment, il m’avait fait assez de cadeaux (plus originaux que ceux qu’il offrirait à la maîtresse qui lui donnerait des cours particuliers sur la fidélité).

Je voudrais partager mes sauts d’humeur et apprendre comment afficher un sourire béat, mettre le A d’apprentie dans la vie maritale, passer le code de la route des sentiments, perdre des points sur le respect des règles de la vie à deux, me faire retirer le permis de la bonne conduite dans la relation idyllique puis retenter le coup après un divorce déraisonné et une pension bien négociée.

Telle une poupée russe à la merci d’un apollon gras plein de fast-food-30 de QI-fan d’Ibrahimović, je diminuerais en fonction de la manière dont on me conditionnerait. En tant que Babouchka anéantie par la réalité, inutile de préciser que j’aurais fortement été trahie par tous les jolis contes de fées.